« L’Homme
Debout » de Philippe Moënne-Loccoz mêle un trio pour
percussionniste, vidéo et bande. Ces trois acteurs ont deux instruments
à disposition : une derbouka et un bâton de pluie et quelques phrases
musicales pour se repérer et finalement se synchroniser. La montée vers cette union est
très bien rendue.
Le Courrier de Genève.
Avec « L’Homme Debout », Ph.
Moënne-Loccoz signe un intéressant travail à l’intersection
entre auditif et visuel, via la percussion et l’image vidéo. Quête
du double rythmique, processus d’identification à l’autre, en l’occurrence au semblable.
Tribune de Genève
Véritable petit concerto, «
Inventions » pour violon, contrebasse et
bande de Ph. Moënne-Loccoz, fait alterner des épisodes en trio (notamment
un très beau tissu harmonique de bande sur lequel s’entrelacent dans un lyrisme envoûtant le grave et le médium des cordes), en duo,ou de bande en solo, le tout avec un beau sens des couleurs.
Journal de Genève et Gazette de Lausanne.
Un petit jeu (peut-être idiot) pourrait consister,
en écoutant un concert acousmatique, à se demander à quelle
musique classique ce qu’on entend peut faire penser. C’est cette
idée saugrenue qui m’est venue à l’esprit en écoutant
le début de « Traces, Chutes…etc » de Ph. Moënne-Loccoz. Cette longue plage sonore planante, ce pourrait
être le début de la première symphonie de Mahler ; récit
pour accompagner un film de science fiction. La comparaison s’arrête
là. Toutefois, la référence instrumentale n’est pas
absente de la pièce, qui utilise une mandoline traitée. Celle-ci
apparaît sous divers modes. Franchement mélodique dans la première
section, elle va se fractionner à l’infini par la suite et exploser
en répons de mille cithares dispersées. La fin de l’œuvre
est plus inquiétante, plus concrète aussi. Autre référence
(ironique ?) à un « classique », ce grincement de porte qui
nous renvoie aux célèbres Variations de Pierre Henry. Et pourtant,
ces dernières minutes… La sonorité est maintenant plus agressive,
des accords inharmoniques se manifestent dans les haut-parleurs saturés.
Est-ce la dernière étape pour ces « Chutes…etc »? Depuis le début, on est descendu en enfer.
GRM, Radio-France, Paris.
Originale nous est apparue « Le
Cri des idées sur l’eau » de Ph. Moënne-Loccoz,
surtout au niveau des séquences instrumentales (saxophone, piano, vocale).
Les jeunes compositeurs d’aujourd’hui semblent se satelliser autour de John Cage...
M. Berthet, La Suisse.
Des Dichotomies stylistiques et expressionnistes caractérisent
le CD « Limites » de Ph. Moënne-Loccoz,
paru sous le label savoyard (C&C). Ses « Limites » sont celles
des expériences sur vibrations (que l’on devine soufflées
ou frottées) et de la déterritorialisation connexe. Elles sont
aussi celles de changements de luminosité et de gravité, opérées
par des musiciens comme Beequeen ou P16 D4. Il parvient à se jouer des
conventions. Comportement naturel pour un artiste qui s’est proposé
de balayer les limites du quotidien et qui tente d’occulter les codes.
Dans les deux cas, le combat est d’autant plus intéressant que
l’on entend presque les constructions s’affronter, lutte interne
et schizophrène d’une recherche de la liberté, loin des utopies transcendantales mais fière des détournements de ses sophistications.
D.B….. Octopus
L’installation la plus riche, «
Eaux Etroites », de Philippe Moënne-Loccoz
(musique) et Hervé Bailly-Basin (images), sublime, dans une érotique
apothéose d’écume jaillissante, le principe des taches symétriques utilisées par le docteur Rorschach pour favoriser la formulation de l’inconscient.
P. Gervasoni, Le Monde
La sortie des « Limites », cd enregistré
par Ph. Moënne-Loccoz, permet de se faire une idée plus précise
des musiques électroacoustiques. Une occasion d’entendre par exemple
« Voix Ciselées », une pièce
foisonnante composée à partir de quelques éclats de voix
déclinés grâce à un traitement en synthèse
granulaire. « Limites Extrêmes »
met pour sa part en scène clarinette, violon, flûte, violoncelle
et bande magnétique. Mais la pièce la plus accessible et appétissante
est sans conteste « Le Festin ». Une
composition qui offre un véritable moment de bonheur gastronomico-musicale
sous la houlette du cuisinier Marc Veyrat. La musique capte les sons des chaudrons,
les plantes sauvages, les cloches des vaches... et le nom des plats fait rêver.
La Voix de l’Ain
"Cibles Mouvantes"
La création en direct prend un aspect fascinant et tient de la magie,
même si l’on sait qu’un travail formidable se cache derrière.
De grands moments jalonnent le spectacle comme quand Ph. Moënne-Loccoz,
homme-orchestre installé à l’abri de son ordinateur, crée
une musique étrange venue du plus profond de l’art. Il lève
la main, trace des arabesques dans l’air, rencontrant la lumière
du projecteur et l’œil de la caméra. Etonnant musicien ! Etonnant
encore de la magie quand la jeune danseuse pénètre au cœur
de l’image vidéo projetée sur l’écran, dans
des expressions corporelles voluptueuses.
Le Messager et l’Essor Savoyard.
"ROTOR(S)"
installation audio-vidéo conçue par Hervé Bailly-Basin
(vidéo), musique Ph. Moënne-Loccoz
" ... ou encore ces Rotor(s) hypnotisants installés au Carré
des arts (City Sonic 2005, Mons, Belgique), magmas audiovisuels tournoyants
et incandescents qui aspirent l'auditeur dans leur gouffre infernal".
Libération
"... de très beaux dispositifs plastico-sonores, tels ceux de Philippe Moënne-Loccoz et Hervé Bailly-Basin avec les Rotor(s), sorte de projections sonorisées d'images circulaires à la matière tourbillonnante (également visibles lors d'une performance flamboyante avec l'Ensemble Musiques Nouvelles dans le cadre du festival au Carré)..."
Mons-Maubeuge (site)
CD "Quelques Intrusions dans le Domaine de l'Unique" (acousmuse AC01)
" Une série de travaux autour du son "unique" dans le sens que la majorité des pièces présentes dans ce CD sont composées à partir d'un seul son, souvent un son tiré d'un instrument. Avec un langage musical un peu "minimal" M. Moënne-Loccoz explore et transforme ses sons d'une façon très fine et très soignée en naviguant dans des espaces qui préfèrent le continuum, l'évolution lente, la superposition et la tessiture des plans sonores à l'articulation et au phrasé. Si l'idée du son unique peut donner la perspective d'une exploration approfondie du son en question, son "unicité" est soudain mise en question par les métamorphoses que la technologie lui fait subir. "Mutations" par exemple a été composée à partir d'un seul son: un sib de mandoline qui reste bien caché derrière les nombreuses transformations auxquelles il doit se soumettre; parfois il nous semble qu'il se déguise en cloche. Plus nuancé "Clarinettes" où les trois sons multiphoniques de l'instrument restent reconnaissables et fournissent une solide base à la création sonore: un subtil jeu entre l'harmonie de ces sons compose le discours musical. Des cloches, des oies, une harpe et des tiges de cristal (Baschet) complétent le catalogue du domaine de l'unique que M. Moënne-Loccoz nous fait visiter dans ce CD : un domaine intéressant ".
Cahiers de l'ACME (Belgique)
Pour ses Quelques intrusions dans le domaine de l’unique, série de six pièces électro-acoustiques, Philippe Moënne-Loccoz (né en 1953) part à chaque fois d’un seul et unique son. Démarche que le compositeur qualifie d’expérimentale, mais qui donne lieu à une passionnante « multitude d’événements sonores, unité de base des formes à venir ». «Mutations » se déploie à partir d’une note de mandoline, « Cloches » à partir d’un son de cloche enregistré dans une fonderie, « Harpes » manipule trois petits sons de cet instrument, « Clarinettes » trois sons de clarinette si bémol, « Cristal », à partir de cet instrument nouveau qu’est le Cristal Baschet, et « Oies » à partir de cris d’un couple d’oies. L’ensemble donne une étonnante, parfois envahissante, impression d’étrangeté sonore qui tend à nous confronter avec ce qui, au sein de l’inconnu, par le passage de l’unique au multiple et au foisonnant, finit par nous devenir familier.
Richard Millet (Vient de paraître N°28 - bulletin des nouveautés, CulturesFrance, 2007)
The Sound Quartet à Istanbul, Turquie (garagistanbul). Le programme de musique expérimentale offert « SOUNDS-ALL-AROUND », a été annoncé comme une soirée de "musiques électro-acoustiques". Jouées par un groupe de plusieurs jeunes Suédois, de l'Institut För Digitala Konstarter, ou IDKA (Per Samuelsson, Thomas Bjelkeborn, Iréne Sahlin), par le Français Philippe Moënne-Loccoz, et par un artiste local, Koray Tahiroglu, les musiques sont effectivement beaucoup plus électroniques qu’acoustiques. Chaque artiste "joue" avec un ordinateur portable, mélange et manipule des sons enregistrés, certains facilement reconnaissables (voix, sons de la nature, coups de feu), certains ont été clairement générés par ordinateur (clics, tonnerre, explosions...). La dernière pièce de la soirée, «Metal Screeming» de Philippe Moënne-Loccoz, la seule à être jouée par un duo, comprenait un plat en métal dur (qui s'est avéré être simplement un couvercle de casserole de cuisson!) manipulé à la main sur une table, avec un trombone courbé et un bouchon de bière pressés, raclés… Un petit microphone tenu très près capture les sons qui se trouvent tranformés par l’ordinateur. Pas de "musique" en soi, mais des sons toujours indéniablement intéressants et attrayants, parfois bizarres, impérieux à plusieurs niveaux, et même beaux (pensez Philip Glass, John Cage, Karlheinz Stockhausen…), à d'autres moments il produit des sonorités un peu choquantes, même à la frontière de l'irritation. Mais avec une bonne dose de variété et d’innovation, tout cela procure une belle expérience enrichissante. M&K – (blog Turquie-USA 2008)